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DÉPART INCESSANT

Dimíter Ánguelov

web

2

La maladie de la veille ne doit pas être confondue avec l’insomnie parce qu’elle finit par se transformer en une espèce de sommeil régulier sans rêves, un simple comptage de tout ce qui se présente aux sens, en ordre parfait, par manque de logique. Un mécanisme singulier de deux pièces (un miracle, puisque la mécanique exige un minimum de trois pièces) - un sujet qui compte tout - ce qu’il appelle “le monde” - et où il est l’unique mesure et se confond avec elle de manière répétée, au point de ne plus faire la distinction entre lui-même et les noms qu’il donne à tout ce qu’il distingue ou confond.

Un jour je me suis aperçu que ma montre s’était arrêtée, ou je l’ai déduit du regard arrêté de quelqu’un, et qu’elle marquait (notons le ridicule de ce “marquait”) nécessairement une heure déterminée. Elle était arrêtée depuis des jours, des mois ou des années et j’avais cru qu’il était toujours la même heure, extrêmement exacte, chaque fois - vous voyez la précision de la maladie de la veille. Dans celle-ci la seule chose saine - la faille - est le comptage par lequel les objets, les animaux et les éléments de diverses espèces et dimensions sont uniformisés en unités égales (en êtres plus rapides que leur propre mouvement), opposés seulement à eux-mêmes. Cette galaxie, scintillante et solitaire au milieu d’une multitude infinie, n’autorise la contemplation du firmament à aucun observateur, à aucun patient atteint de la maladie de la veille - une étoile qui palpite au rythme de ce qui ne lui appartient plus depuis des millions d’années. Le rythme même de la création, immédiatement abandonné dans un lieu où il n’est pas possible d’abandonner quoi que ce soit - le monde. C’est ce monde que j’appelle la maladie de la veille. La maladie de la veille est ce questionnement sur la vie que nous n’arrivons jamais à formuler dans son sens plein.

Dormez, dormez... Parce que chaque réveil est une séparation. Une séparation qui provoque et multiplie la maladie de la veille.

Comme la netteté des rêves compense l’opacité de la veille!

 

2

Ici les fleurs n’ont pas de parfum. La pluie moisit encore dans l’air. La neige, lorsqu’elle tombe, est impropre, autant par sa couleur que par la sensation qu’on a en la touchant - elle n’est que la manifestation d’une anomalie. Les mouettes fuient la mer. Les herbes s’inclinent vers le précipice. Les fleuves perdent courage au milieu de leur trajet. Les loups ne hurlent pas - ils pleurent. Et ils pleurent de la plus lamentable façon. Les oiseaux commencent leur chant et ne vont jamais jusqu’à la fin. Ils oublient, se distraient, certains tombent du nid.

Les jardins botaniques, les réserves naturelles, sentent la sardine grillée - une odeur si intense qui, arrivant de tous côtés, confond presque les espèces.

Ici, presque tout fonctionne comme les escaliers de la capitale - ils permettent le premier pas, mais rendent difficile, voire empêchent, le second. Et ainsi, la plus noble intention se transforme en récidive.

Cet Ici se situe, comme toutes les villes, tous les lieux et les objets, dans l’axe Nord-Sud. Mais en ce jour de la fête d’un saint populaire, il me manquait deux ou trois cents mètres pour arriver au sommet et je débordais d’allégresse:

- Ici nous sommes tous des étrangers! - criai-je.

De tous les côtés, il commença à pleuvoir des pierres. “J’ai dit quelque chose qu’il ne fallait pas?”, pensai-je. “Ou alors c’est un signe d’assentiment?” Lorsque je regardai autour de moi, je jugeai toutes les pierres semblables dans leur assentiment silencieux.

C’était l’erreur habituelle de qui se dirige vers les sommets. Je traversais cette région abondante en pierres - ici, faire et dresser des croix sur tout ce qui dépasse deux mètres de haut paraît chose facile - et on s’enorgueillit de payer l’impôt le plus élevé per capita sur les églises et les chapelles, au niveau mondial. Je faisais mes délices de cette rangée de croix lorsqu’un des participants jeta violemment sa cigarette à terre et s’éloigna du groupe, absolument révolté.

Je le saluai et lui dis:

- Vraiment, on ne comprend pas comment il est possible qu’un prêtre si jeune veuille que la messe soit à onze heures et non à dix, comme le souhaitent tous les fidèles.

- Vous avez tout à fait raison, confirma-t-il par manque d’idées contraires.

- Il y a ici, visiblement, une superstition contre tout ce qui est beau - le monde à dix heures est une chose, et à onze - autre chose, ou rien. Bien qu’en matière de messe...

Et je traçai sur le sol, du pied, une croix assez imparfaite, comme si elle était destinée à biffer et non à signaler l’évidence: le monde s’appuyait sur la terre, sur le sol, dans la poussière, ici même. Et pour mieux situer le lieu et le temps du plus important des choses inutiles et dissiper les nuages de son légitime dégoût, j’ébauchai un tableau simplifié:

- Imaginez un pays avec une montagne, un paysage, un arbre, un ours et une puce.

- Je ne vois pas la puce à cause de la fourrure.

- Imaginez un ours sans fourrure.

- Imaginez, vous, alors, un pays sans montagnes, sans paysages, sans arbres, sans ours ni puces, et donnez-lui un nom. Vous y arrivez?

- Bien sûr que oui, du moment qu’il reste hors de mon territoire mental.

- Et sinon?

- Ce sera un pays sans montagnes, sans paysages, sans ours - une puce qui saute d’un nom à l’autre.

Je le laissai ainsi, pensif, qui donnait de légers coups de pieds aux pierres, effleurait les arbres et les plantes, levait les yeux au ciel et murmurait tout bas:

- Tout ceci n’a pas été créé ni inventé - c’est un mensonge mal goudronné, pas entretenu, exclu de la carte.

Déjà loin, pour essayer l’écho, je criai dans sa direction:

- Tout cela est vrai! Mais ne vous découragez pas! Ici il est possible de prouver, si l’on a des témoins, que le monde n’existe pas!

 

4

Ni la vue sur le fleuve, ni le temps agréable, ni le silence, ne me tiraient de cette solitude animale - je cherchais les vestiges de mon espèce et tout ce que je trouvais m’était étranger; c’était la preuve évidente que l’espèce en question était pure invention, confusion d’images et d’idées, angoisse canonisée.

Mais cinq ou six degrés plus à gauche mon regard se heurta à une plaque qui avait résisté à la plus prestigieuse des maladies - le temps: Ligue des amis des hôpitaux. Je fis un signe de croix et tirai la sonnette du rez-de-chaussée (c’était plus logique, parce que, normalement, les rez sont plus résistants).

- C’est ici que demeure la santé?

- Ici demeure et meurt une idée. Elle meurt tous les jours!

- C’est pour cela qu’elle résiste au temps - je voulus renforcer la dialectique des choses temporelles. - Et ses amis?

- La mort n’a pas d’amis!

A la vitesse à laquelle cela ouvrit, parla et tenta de fermer la porte, je n’arrivai pas à voir s’il s’agissait d’une femme, d’un homme, d’un enfant, d’un animal, ou de la mort en personne. Je parvins à lui glisser un prospectus plié que deux Témoins de Jéhovah m’avaient offert de façon inopportune - finalement, c’était quelqu’un, parce qu’il se mit à lire avec un intérêt quelque peu inattendu une annonce banale, une charlatanerie sur l’avenir de la santé, en d’autres termes de la vie, comme si la vie n’avait qu’un avenir, sans fondements dans le passé ou dans le présent. Je frappai légèrement à la porte, pour ne pas lui gâcher le plaisir de sa lecture.

- Je voulais seulement vous dire ceci: lorsque nous atteignons la forme parfaite où nous ne comprenons plus le monde ni notre existence, la solitude nous deviens étrange, étrangère. Si nous pouvions comprendre le monde, la vie deviendrait impossible. Sans parler de la santé!

- Portez-vous bien! répondit-il sans lever les yeux.

- Je vais bien; vous, portez-vous bien.

Il n’y avait pas de doute, le Sale Goret jouissait à fond de l’idée, non, de l’espérance du Salut.

 

12

J’étais en train d’achever la lecture d’une interview sur l’hypothèse d’une transmission télévisuelle des odeurs et des parfums, et le danger que cela représentait pour la sécurité du pays.

“La guerre des étoiles, comparée à cette possibilité, est un jouet d’enfant. Car il sera possible d’empoisonner une ville entière.”

“Pas du tout. Il ne sera transmis que l’odeur, et pas la substance vénéneuse. C’est ici que se révèlent les possibilités infinies de la haute technologie, de la science en général: séparer l’odeur de son support matériel.”

“D’accord. Mais les poisons sans odeur? Comment seraient-ils transmis? Ou plus exactement, comment seraient-ils détectés et identifiés?”

“Ceux-là, uniquement par câble. Mais il y a aussi une autre solution: on leur associe auparavant une odeur quelconque, et, ensuite, on sépare le tout comme il se doit et on l’envoie selon...”

“A ce point-là, on frise la métaphysique.”

“Exact. Vous l’avez dit. Quand il deviendra possible de transmettre la métaphysique par la télévision, on n’aura plus rien à espérer de la civilisation.”

“Il en a toujours été ainsi...”

“Non. Il ne faut pas confondre la métaphysique et l’utopie. L’utopie a toujours été métaphysique, mais la métaphysique n’est pas toujours de l’utopie. Quoi qu’il en soit...”

Ce fut à ce moment-là qu’un garçon entra, l’écume à la bouche, et il cria:

- Ils ont tué le cheval de Monsieur le Président!

- Calme-toi, gamin, Monsieur le Président a je ne sais combien de millions de chevaux à sa disposition - j’essayais d’atténuer sa panique lorsqu’il tomba, évanoui.

- J’ai déjà travaillé dans les Ecuries Présidentielles, dit le serveur.

- Et je sais, parce que c’est vrai, que le cheval est un animal très intelligent, dit quelqu’un.

- Seulement comparé à certaines personnes, affirma un autre.

Je ne voulus pas me mêler d’une conversation sur des sujets aussi complexes. Je leur laissai le journal et sortis.

 

14

- Vous, dis-je, messieurs-dames, vous vivez ici comme des chiens, mais vous avez une vue merveilleuse sur le fleuve.

- Pour ça oui. D’ici la vie paraît très lointaine, c’est une chose qui ne nous concerne pratiquement pas. Ce n’est que lorsque apparaît une douleur, une migraine ou quelque chose comme ça, et que ma femme dit: “J’ai mal au genou”, que je réponds: “C’est le fleuve. C’est la vue directe sur la vie que le fleuve charrie. Tant de légèreté n’est pas innocente, tant de beauté n’est pas une partie de plaisir.” Et en entendant ma plaisanterie, elle se met à rire et à battre des mains. Elle est comme ça - spontanée. Le plus triste, c’est qu’elle se console avec une allégresse sans fondement, sans cause réelle.

Devant tant de lucidité, je jugeai la conversation sans intérêt et je demandai:

- Vous pourriez me dire où se trouve la rue du Sous-Lieutenant NVC? (De nos jours on utilise les noms abrégés pour économiser l’espace).

- C’est très facile, dit-il. Vous ne pouvez pas vous tromper.

- C’est sûr. Je n’ai pas besoin de ça.

- Filez tout droit jusqu’à la troisième rue à droite, qui est la rue du Sergent LMC. Continuez, et avant d’arriver à la Placette du Lieutenant ERC, prenez encore une fois à droite, passez la première qui est la rue du Major JRC, et la suivante, rue du Lieutenant- Colonel ALC, filez par la Traverse du Soldat FAC, qui est perpendiculaire à la rue du Colonel JJC, et traversez. C’est là, de l’autre côté.

- C’était tous des militaires de la même famille?

- Tous les membres de notre nation sont parents.

- Je vois ce que vous voulez dire. Il ne s’agit pas de ça. Mais cette traverse du soldat je ne sais qui coupe la route du colonel... Comment ça se fait? Il n’y a plus de respect, si on y pense.

- Ça n’a rien à voir! C’est une espèce de parenté spirituelle militaire. Et le mérite revient autant à un soldat qu’à un général: ils peuvent être tous les deux côte à côte sans porter chacun ombrage à la dignité de l’autre.

- C’est aussi comme ça que je vois les choses. Alors, si l’on poursuit ce raisonnement, il y a des peuples frères, des pays frères, et ainsi de suite. Une parenté infinie, qui remonte jusqu’à la création du...

- Non. Ça c’est un grande tromperie. Vous n’êtes pas d’ici, n’est-ce pas?

- Non.

- Alors, adieu. Portez-vous aussi bien que possible.

- Pour se porter, on se porte d’une manière ou d’une autre, la vie entière, lorsqu’on ne fait pas partie d’une famille. Adieu, donc.

Et sur ce nous nous séparâmes à la croisée de deux rues d’une localité fantastique où la parenté spirituelle est, sans doute, la plus grande calamité nationale.

 

15

Au moment où je voulus éteindre la télévision, la présentatrice dit d’une voix plus abattue que désespérée: “Voici ce qui reste de l’église - rien que cette photographie!”

C’était une photographie abîmée et estompée par la transmission télévisuelle. Jusqu’où est allée la haute technologie! pensai-je. - Ces bandits, et ce doit être des extraterrestres, ou du moins ils ne sont pas d’ici, étaient capables de réduire le Pape, pardon, Sa Sainteté, à la taille d’un micro-organisme. Un micro-organisme pourvu de la sagesse divine et capable de la transmettre à d’autres organismes de son espèce ou assimilée et de miner ainsi toute la Création, de l’attaquer au niveau moléculaire et d’en finir avec les espèces, avec la Terre, et à partir de là avec les autres planètes.

Et sur cette pensée peccamineuse je levai les yeux au ciel et je vis quelqu’un faire un signe de croix. A cette heure la grêle avait brisé la croix qui surmontait l’édifice - à présent sa silhouette s’apparentait à celle d’un gibet et rien qu’à regarder ce symbole de la Très Sainte Eglise on avait peur: pendre quelques idées pour en sauver d’autres. C’est pourquoi je m’abstins de ces pensées et je descendis pour me rendre au baptême.

Piedade a passé les sept premières années de sa vie dans le péché - elle n’avait pas été baptisée. Le prêtre demanda, fermement:

- Crois-tu au mystère de la Sainte Trinité? Dis que oui!

Et elle dit que oui, comme n’importe quel enfant quand on lui demande s’il aime le chocolat.

- Mon Père, Votre Révérence est folle, ou alors vous êtes en train de vous moquer de la doctrine?

- Crois-tu au mystère, pardon, renonces-tu à la séduction du mal?

J’interviens en lui donnant une légère tape sur l’épaule gauche.

- Dis que tu doutes.

- Je crois au doute.

- Tu crois et tu doutes à la fois, c’est ce que tu veux dire? Avançons! Ça ne sert à rien de demander... Fais-tu la différence entre la vérité et le mensonge?

- Je discerne le doute.

- Explique-moi maintenant le mystère du doute!

- Le mystère du doute est facile à comprendre et difficile à expliquer.

- Votre Révérence sait ce qu’elle est en train de dire? Vous êtes en train de vous moquer de nous, puisque l’enfant ne comprend rien à tout ça?

- Tais-toi! En religion, lorsqu’on parle c’est qu’on ne sait pas, qu’on ne comprend pas. C’est une question de foi.

- Ce n’est pas ici le lieu le plus approprié pour parler de religion, observa la marraine.

- Alors où est-ce?

- Dans les universités, sur les places, les marchés, les escaliers, les hôpitaux, où la foi n’est pas très répandue.

- Je vous arrête! Ce qui prédomine dans les hôpitaux c’est la foi, dit une voix venue de la semi-obscurité. Ayez la bonté de ne pas retarder le rituel.

- L’être humain est bon par nature, c’est pourquoi quel que soit le genre d’éducation qu’il reçoit, elle ne lui sert que peu ou pas du tout. Elle est même contre-indiquée.

- Il y a une sorte de bonté-compassion, à laquelle il est si difficile de résister qu’elle nous mène droit à la médiocrité.

- Messieurs, la bonté est si diverse qu’il n’est pas agréable de s’interroger sur son essence. J’aimerais seulement ajouter encore une objection contre le mystère...

On entendit à la porte le rire d’un bébé. Combien de fois ce rire dissipe-t-il le mystère de l’univers tout entier!

 

 

© Dimíter Ánguelov
© Traduction de Cécile Lombard
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© E-magazine LiterNet, 07.07.2005, ¹ 7 (68)