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A MA MÈRE
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Est-ce toi, mère, qui chanta tristement,
est-ce toi qui me maudis autant
que j'erre sans feu, toujours en malheur,
en retrouvant tout ce qui m'écœure?
Ai-je bu tous les biens de mon père
ou ton cœur de blessures j'ai couvert
pour souffrir ma jeunesse de langueur
et me consumer de vives douleurs?
Mes amis gentils me voient tout gaillard,
avec eux, mère, je ris, plaisante;
mais ils ignorent ce qui me hante
et qui fait me sentir comme un vieillard!
Comment deviner toute ma peine?
Je n'ai personne pour lui révéler
ce que j'espère bien, ce que j'aime -
mes rêves et pensées - mes grandes plaies.
Nul ne m'est cher sauf toi, mère chérie:
tu es mon amour et tout mon espoir -
mais la foi, mère, est déjà flétrie,
mon amour pour toi sombre dans le noir!
J'ai beaucoup voulu, j'ai beaucoup rêvé
d'avoir le bonheur avec toi, mère;
j'ai eu des forces - qui les a crevées?
Toutes mes plaintes finiront sous terre!
Toi seule, pauvre, toi seule es restée:
tomber dans tes bras gentils, ma mère,
et mon jeune cœur, mon âme attristée
se plaindront à toi - triste et amère...
Serrer contre moi sans aucune haine
mes plus chers proches: père, sœur et frères;
alors que gèlent toutes mes veines,
alors que mon corps pourrisse sous terre!
© Hristo Botev
© Parvan Cherkasky, traduit du bulgare
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© E-magazine LiterNet, 30.12.2014, № 12 (181)
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